projet initial

D'après une proposition de l'artiste Philippe Poupet :

À partir d’un exercice simple, d’une procédure préalablement convenue entre nous, je propose à un groupe de personnes, artistes, étudiants, de participer, le temps d’un petit nombre de rencontres successives, à l’élaboration d’un dessin mural expérimental. C’est le processus  lui-même qui en modèlera la forme.
Il s’agit de travailler à une autre manière de faire une empreinte à l’aide d’un motif très commun qui n’est pas sans rappeler  une clôture entre deux propriétés, une frontière, ou bien un univers carcéral, des images d’une actualité parfois douloureuse. Cependant ce n’est pas la représentation de cette actualité qui m’intéresse, mais le fait de jouer de façon paradoxale avec un motif qui, sorti de son contexte, crée un autre maillage et motive le sens d’un travail collectif, qui viendra prendre le visiteur dans un piège abstrait.
Avec une mise en place simple, je souhaite partager cette démarche dans le but de créer une forme originale et unique, le temps d’une rencontre et d’une exposition, et dont le procédé même implique une certaine acceptation de la transmission, un certain refus des frontières... Il s’agit de créer du lien là ou habituellement se dessine une limite.
Le procédé inclus également un questionnement quant-à l’auteur de l’œuvre. Puisque le travail va se développer collectivement, selon des règles choisies en commun, mais aussi selon des intentions divergentes, le prolongement naturel de ce travail sera une réflexion sur l’autorité en matière artistique, et la manière de la mémoriser, aujourd’hui que le travail en réseau invente ses propres cadres légaux.


















BIBLIOGRAPHIE :
Entre autres : 
La ressemblance par contact, Archéologie, anachronisme et modernité de l’empreinte, Georges Didi Huberman, Éditions de Minuit, Paris, 2008
Logique du sens, Gilles Deleuze, Éditions de Minuit, Paris, 1969
Une brève histoire des lignes, Tim Ingold, Éditions SZ 2011
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L’ ATELIER :


Reprise fonctionne à plusieurs mains, et requiert une participation active à tous les niveaux de décision. 



1) La première rencontre sera un moment de présentation du projet aux participants dans ses grandes lignes : le dessin mural, le moteur du projet, les questions d’espace, d’architecture, la dramaturgie à partir du dessin all-over, l’ouverture au public...

Il sera question de proportion. Nous prendrons connaissance du lieu sur l’architecture duquel s’appuiera le dessin. Le mode opératoire : un dialogue et des essais sur papier, au sol, accroché au mur. Le dessin commence.

L’adhésion ou pas à un projet collectif conditionne le développement du dessin.
Il faudra déjà penser à comment donner à voir.

2) La seconde rencontre aboutira à la détermination d’un procédé participatif, d’un calendrier d’intervention fixé entre nous, selon disponibilités : décisions sur les rendez-vous, les horaires...
La question artistique sous-jacente, celle de l’auteur, sera abordée en profondeur. Elle donnera lieu à la rédaction des décisions pour le mode de présentation au public

3) 4) Les rencontres suivantes incluront l’avancée du dessin, la préparation de la présentation publique du travail, un dialogue et des décisions jalonneront tout le temps de travail. 

REMARQUES :
La question des limites vient de ma pratique de l’empreinte, du moulage.
On fait une limite (résille) en appui sur une limite (le mur).
Le dessin fonctionne comme une forme d’écriture qui engage le corps et l’architecture. Il se déforme. Les déformations font référence à un modelage, sans forcément le vouloir, dès le début, on crée du relief
On fait un dessin-relief sur un relief complexe : l’architecture du lieu
Ça fabrique une histoire
On s’occupe de tous les détails de cette histoire
On fait rentrer le public dans cette histoire
«On» est celui qui a l’autorité sur l’œuvre, «On» est l’auteur...

LE COPYLEFT :
.../ Le Copyleft se situe philosophiquement dans la perspective de l’immatériel et du mouvement : il redécouvre les mythes fondateurs de l’humanité. L’étymologie d’auteur a un double sens : c’est celui qui fait autorité et c’est celui qui augmente.
Il met en exergue la beauté du geste gracieux (lors du don de son oeuvre) qui devient plus fort que l’oeuvre elle-même. L’abandon gracieux du corps ou d’une oeuvre est différent dans le geste de l’esclavagisme. Le CL permet un abandon gracieux et non pas un esclavage gratuit. Le don gracieux rend doué. Le Copyleft est dans la nature du transport qu’il crée, il passe de la création à la décréation. /... Antoine Moreau, la copyleft attitude